Environnement et préservation de la biodiversité
- Améliorer la fonctionnalité et la capacité d’accueil des zones humides et des milieux ouverts
- Conserver une mosaïque d’habitats de zones humides alluviales: permettre la libre évolution de la forêt alluviale, conserver la qualité de l’eau, conserver les zones de grèves, conserver les végétations d’hélophytes, conserver les annexes hydrauliques, lutter contre les espèces exotiques envahissantes, permettre la quiétude des milieux naturels
- Conserver la biodiversité des milieux ouverts et sensibiliser les usagers à sa conservation
- Gérer le site en conciliation avec les enjeux du territoire
L'éco-pâturage
L’écopâturage, qu’est-ce que c’est ?
L’éco-pâturage est une méthode alternative et/ou complémentaire à l’entretien mécanique des espaces naturels. Cette pratique est notamment très intéressante pour lutter contre les espèces invasives comme la renouée du Japon ou la Jussie.
Pratiquée par nos ancêtres, cette technique a été mise de côté au profit de l’entretien mécanique et chimique. Mais l’éco-pâturage fait un retour en force, bénéficiant de la prise de conscience générale de réduction des impacts environnementaux et de la conservation de la biodiversité.
Le but principal de l’éco-pâturage n’est pas la rentabilité économique du système d’élevage mais le maintien ou la restauration du milieu tout en limitant les coûts de gestion.
Des espèces rustiques issues des races locales, anciennes ou non autochtones, sont utilisées. Elles s’adaptent toutes facilement aux milieux et sont naturellement résistantes aux maladies. Les animaux doivent notamment être capables de consommer suffisamment de fourrages grossiers disponibles pendant l’hivernage, de profiter des périodes d’abondance du printemps et de tirer parti de pâturages estivaux amoindris et souvent peu accessibles. Ainsi, cette pratique remet au goût du jour des races domestiques abandonnées.
Les avantages de l’écopâturage
– Maintien de la biodiversité,
– Diminution de l’impact environnemental (réduction carbone, zéro traitement, fertilisation naturelle, zéro déchet, zéro bruit, etc),
– Substitution à l’entretien mécanique,
– Entretien des zones difficiles d’accès,
– Création d’un site agréable pour les promeneurs et autres usagers, notamment pour les enfants,
– Participation à la conservation et à la promotion des races anciennes et peu communes,
– Atout de communication,
– Gains financiers en fonctionnement.
Le SEAT a ainsi décidé de mettre en place de l’éco-pâturage sur le site de l’Ecopôle. La Régie de territoire a réalisé plusieurs parcs et nous avons demandé à Laurent MALY, de l’entreprise « Nature aux Pattes » d’intervenir sur le site.
Réhabilitation écologique du site
Un site avec des enjeux écologiques majeurs
Situé en rive droite de l’Allier, aux limites de l’agglomération clermontoise, l’Ecopôle englobe un ensemble de gravières dont l’exploitation s’est terminée en 2017. Cette proximité de la rivière Allier, l’existence de puits de captage d’eau potable en amont et en aval et l’implantation du site sur un axe migratoire important pour les oiseaux d’eau, font prendre conscience aux élus locaux dès les années 2000 de l’importance écologique du site.
2001 : début de la restauration écologique
Conscient de ces enjeux, le SEAT missionne dès 2001 la LPO Auvergne (Ligue pour la Protection des oiseaux), en tant que maître d’œuvre. Le site est inscrit dans l’avenant du Plan Loire Grandeur Nature III 2007-2013 en 2010. L’objectif de la contractualisation, qui s’élève pour les trois années 2011, 2012 et 2013 à 643 661€, est de réhabiliter les gravières au fur et à mesure de leur exploitation afin de rendre le site accueillant pour la faune sauvage et en particulier pour les oiseaux. En tant que maître d’œuvre la LPO Auvergne assure la coordination et la mise en place du programme d’actions.
Des aménagements qui favorisent le retour de la biodiversité
Les machines de criblage et le bruit des engins laissent petit à petit la place à la vie sauvage et aux aménagements écologiques. En collaboration avec les carriers et avec l’aide de la LPO Auvergne, le SEAT réalise ainsi au fur et à mesure du recul de l’exploitation les aménagements :
- Création de haut-fonds,
- Plantation de roselières,
- Profilage de berges,
- Restauration et création de réseaux de mares,
- Création de sentiers et de platelage,
- Création de connexions entre les étangs permettant une meilleure oxygénation de l’eau et favorisant la reproduction de la ressource piscicole,
- Aménagements favorisant la reproduction des oiseaux,
- Mise en place de mobiliers pédagogiques (construction d’observatoires),
- Suivi de la faune et de la flore.
Afin de poursuivre les aménagements engagés, le SEAT bénéficie du nouveau contrat Plan Loire IV 2015-2020 pour un montant de 388 000€.
Télécharger les différents rapports d’activité des maitrises d’oeuvre du plan de gestion
Les travaux de désenrochement
Afin de restaurer le fonctionnement de la rivière Allier et lui permettre de dissiper son énergie, le Conservatoire d’Espaces Naturels (CEN) d’Auvergne a réalisé à la fin de l’été 2017 des travaux sur les berges de l’Allier à la Roche-Noire pour supprimer une protection de berge.
La dynamique fluviale : un phénomène naturel à préserver
Toute rivière acquiert de l’énergie en s’écoulant dans son lit. La rivière Allier qui possède une forte puissance, va dissiper cette énergie en enlevant des matériaux à la berge, puis en les transportant pour les déposer ailleurs. C’est la dynamique fluviale, qui se traduit alors par le déplacement latéral du lit de la rivière avec la formation de méandres. Moteur des richesses naturelles du val d’Allier (biodiversité et ressource en eau), ce phénomène naturel montre la bonne santé de la rivière. Mais pour éviter l’érosion des terrains riverains présentant des enjeux économiques, des protections de berge en enrochements ont été mises en place et leur nombre trop important altère le fonctionnement de la rivière qui ne peut plus dissiper son énergie.
Une protection de berge sur l’Ecopôle jugée inutile
Craignant l’érosion de ses terres, le propriétaire du château de Bellerive, avait fait construire en 1884 une protection de berge en enrochements pour bloquer le lit de la rivière. Le château a depuis disparu et les terres sont redevenues forêts : aujourd’hui cette protection est donc inutile. Ainsi, sa suppression a permis de restaurer localement la dynamique de l’Allier et son bon fonctionnement. Elle permettra aussi par ricochet de limiter les contraintes d’érosion sur d’autres secteurs à plus forts enjeux. A terme, l’objectif est de retrouver une rivière réellement sauvage, une rivière véritablement vivante et des milieux naturels plus riches.
Enrochement de la berge avant intervention
Des travaux expérimentaux
Ce projet d’effacement de 190 mètres de protection de berge est une première sur l’Allier. Une importante étude de faisabilité a été menée en 2016, permettant notamment de montrer l’absence d’incidence du projet vis-à-vis du pont de Cournon, des gravières de l’Ecopôle ou encore des inondations de l’Allier. Le SEAT a approuvé ce projet en cohérence avec la vocation écologique et pilote du site de l’Ecopôle. Les travaux se sont déroulés début septembre 2017 et ont été réalisés par l’entreprise GUINTOLI pour un montant de 65 066€ TTC comprenant 15 000€ TTC de coût d’étude de faisabilité. Ces investissements ont été financés via le Contrat Territorial.
Afin de réaliser ces travaux le CEN Auvergne a demandé un arrêté préfectoral (arrêté du 23 août 2017) d’autorisation au titre de la Loi sur l’Eau et une déclaration préalable de coupe en Espace Boisé Classé délivrée par le Maire de la Roche-Noire le 22 août 2017.
Pour télécharger le PV de synthèse de l’enquête publique.
Description des travaux réalisés
-Effacement de 200 mètres de protection (parties amont et aval de la protection non enlevées car ne faisant plus obstacle à la divagation de l’Allier)
-Déboisement sans dessouchage d’une surface de 1900 m² sur l’emprise du chantier (entreprise GUILLOT), bois broyé valorisé en plaquettes pour chaufferie collective
-Enlèvement de la protection depuis le sommet de berge par une pelle mécanique à chenilles de 25 tonnes et une pelle de 29 tonnes à bras long d’une capacité d’excavation de 12 m
-Environ 600 m3 de matériaux de la protection enlevés : enrochements stockés pour partie sur l’Ecopôle pour valorisation ultérieure, valorisés pour l’autre partie sur les travaux de restauration de la continuité écologique du seuil de l’A89 sur l’Allier, béton pris par le centre de traitement de Maya (VICAT)
-Berge laissée brute après enlèvement de la protection, chemin rétabli
-Sentier provisoire de contournement du chantier créé durant les travaux pour les piétons et VTT
– Actions d’information : réunion publique à Pérignat-ès-Allier, articles sur bulletin et site Internet des communes de Pérignat-ès-Allier et la Roche-Noire, animations auprès du Centre de loisirs de Pérignat en partenariat avec la Communauté de Communes de Billom, animations de présentation des travaux pour les riverains.
La biodiversité
Pour plus de renseignement
CEN Auvergne
Julien SAILLARD
tél. 04 73 63 00 09
Porté par le CEN Auvergne dans le cadre du Contrat territorial Val d’Allier, le projet a bénéficié du soutien financier de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de l’Europe (FEDER Loire).