feuille verte

Les différents milieux de l'Ecopôle

C. Giraud

  Les hauts-fonds

Véritable labyrinthe de petites mares où chaque espèce trouve sa place, les hauts-fonds profitent des variations naturelles de la nappe alluviale. Ainsi, au gré des saisons et des niveaux d’eau, les oiseaux d’eau, les libellules ou encore les amphibiens jouissent des vasières découvertes en été, ou de mares bien végétalisées comme refuge pour passer l’hiver.

Suite à l’exploitation de carrière, les bassins d’exploitation présentaient des berges abruptes et continues, peu accueillantes pour la faune et la flore. Aussi, de lourds travaux de retalutage et de création de hauts-fonds ont permis de remodeler le faciès des berges afin qu’elles deviennent plus favorables à la biodiversité.

  Les roselières

 

Ces grands roseaux, connus de tous, s’appellent des phragmites. Leurs graines sont si petites et si légères qu’elles peuvent être transportées par le vent n’importe où et si elles tombent au bord de l’eau, elles germent ! Et quand les conditions sont bonnes, ces plantes forment alors des massifs denses et parfois très vastes. Les phragmites sont accompagnés d’autres plantes comme les carex ou les typhas qui complètent cet habitat remarquable.

Les roselières offrent une cache idéale pour les oiseaux d’eau ou les insectes qui profitent de cet espace protégé des prédateurs, pour s’alimenter et se reproduire.

Phragmite

Thyphas

Carex

C. Giraud
C. Giraud
C. Giraud

   Les mares

 

Petite étendue d’eau stagnante et peu profonde, la mare accueille en fonction de sa température, son pH, sa profondeur, sa végétation… différentes espèces (amphibiens, insectes, invertébrés…). Les grenouilles, crapauds et tritons règnent en maîtres sur ces micros zones humides. Elles permettent aussi l’abreuvement de nombreux mammifères ou oiseaux.

Sur le site de l’Ecopôle, de nombreuses mares temporaires ont été creusées à l’aide d’engins afin de créer un réseau de mares remplies d’eau de pluie au tout début du printemps, période de ponte des grenouilles et des crapauds.

  Les falaises

Inlassablement, l’Allier façonne son lit. Dans certains méandres, l’érosion des berges est si importante que des talus et falaises se forment peu à peu.

Les falaises représentent un milieu particulier et offrent aux guêpiers et aux hirondelles de rivage un habitat parfait pour creuser leur nid et se reproduire.

La plupart des falaises de l’Ecopôle ont été taillées artificiellement afin d’offrir un espace de reproduction supplémentaire aux hirondelles et aux guêpiers. D’autres falaises du site sont le résultat du front de taille suite à l’exploitation du granulat.

Chaque année plus de 300 couples d’hirondelles nichent sur le site de l’Ecopôle !!

C. Giraud
C. Giraud
Pixabay

   Les prairies

 

Les zones ouvertes présentes sur le site de l’Ecopôle telles que les prairies participent à la diversité des habitats et donc des espèces du site. Ce milieu peut jouer un rôle fonctionnel dans la dispersion de certaines espèces animales inféodées aux milieux ouverts comme par exemple les Rhopalocères (papillons de jour). Afin de maintenir certains espaces ouverts et éviter qu’ils ne se boisent, les prairies et les berges sont régulièrement entretenues, soit en les fauchant soit avec de l’éco-pâturage.

En effet sans exploitation ou utilisation par des animaux, une prairie évolue naturellement vers des landes, des friches puis de la forêt.

Orchidées, papillons, insectes, passereaux se partagent ces espaces ouverts et fleuris. Les prairies sont des écosystèmes dominés par des plantes herbacées, notamment des graminées. En zone tempérée, les prairies sauvages peuvent être constituées de centaines d’espèces végétales.

Plus un sol est pauvre en nutriments, plus il est riche d’espèces sensibles et rares comme les orchidées. Vous pouvez en effet observer des orchidées sauvages dans les prairies de l’Ecopôle.

  La forêt alluviale

La forêt alluviale est caractérisée, comme son nom l’indique, par sa situation en bord de cours d’eau.

C’est un écosystème forestier naturel installé sur des alluvions fluviales ou lacustres modernes, soumis à l’influence des crues du cours d’eau (inondation, érosion) et où la nappe phréatique est présente à faible profondeur. La perturbation régulière du milieu par les crues sélectionne les espèces adaptées à ce contexte (aulne, frêne, peuplier noir, saules…) et ralentit l’évolution de la forêt vers un stade mature (phénomènes d’érosion/dépôts).

Le site de l’Ecopôle compte une proportion importante de milieux boisés dont la ripisylve de la rivière Allier. Il est utile de maintenir et d’améliorer la qualité de ces milieux en favorisant notamment les espèces autochtones.

La forêt alluviale, occupant le bord de la rivière Allier, est composée de grands arbres comme les saules blancs ou les peupliers. Ce milieu a un fort intérêt écologique et constitue un réservoir de biodiversité important dans lequel raisonne une symphonie exceptionnelle de chants d’oiseaux.

Sur le site, les milans noirs affectionnent cet habitat pour y passer la nuit. Les plus gros arbres accueillent les nids de hérons qui s’y reproduisent chaque année.

La forêt alluviale qui s’étend dans le lit majeur en plaine, joue un impact clairement positif dans l’amortissement des crues, en tant que champ d’expansion (réduction de la vitesse et de la hauteur de l’eau, stockage).

C. Giraud
C. Giraud
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S. Fourneron

   Les haies

 

La haie joue plusieurs rôles primordiaux, notamment au niveau de l’eau, du vent, du sol… Elle favorise donc une importante diversité biologique grâce aux microclimats qu’elle engendre (zones d’ombre, de lumière, d’humidité…).

Le cycle de l’eau

Sous la haie et à proximité, le sol est meuble, riche en humus. En cas de pluie, son pouvoir absorbant est très important. Ainsi, il stocke l’eau qui va être progressivement prélevée par les racines des arbustes, puis évaporée par le feuillage (transpiration). Ceci favorise une humidité de l’air importante et une forte condensation durant la nuit, d’où le phénomène de rosée. La haie maintient donc une humidité plus ou moins constante, favorable au développement de la flore et de la faune.

La fonction « brise vent »

Les haies, proportionnellement à leur largeur et leur hauteur et en fonction de leur composition, ont la particularité de freiner le vent jusqu’à plus de 40 % de sa vitesse, et ce sur une distance dix fois supérieure à la hauteur de la haie ! Cette action est très importante pour l’écosystème puisqu’elle réduit l’érosion éolienne et l’évaporation du sol.

La fixation des sols

Grâce à leurs racines, les haies consolident le sol et luttent efficacement contre les glissements de terrain. Ce rôle est particulièrement utile en bordure des cours d’eau où les racines maintiennent les berges. Elles jouent également un rôle d’épurateur des nitrates et agissent ainsi en faveur de la qualité de l’eau.

De plus, de chaque côté de la haie, se développe une zone de transition particulièrement intéressante, faisant office de  » tampon  » entre la haie et les milieux ouverts d’alentour. Cette situation privilégiée permet donc la coexistence, sur un espace relativement restreint, de diverses populations animales provenant de différents milieux (forêt, friches, cultures, prairies).

Complémentaire avec d’autres milieux

La composition de la haie est également déterminante pour la faune. En règle générale, une haie est constituée de multiples arbustes à baies, souvent mêlés à quelques  » hautes tiges  » (arbres fruitiers ou forestiers). La « zone tampon » située de part et d’autre privilégie, quant à elle, les végétaux herbacés. Bien entendu, cette végétation luxuriante va être à l’origine de nombreuses chaînes alimentaires.

Une floraison échelonnée

La floraison échelonnée des diverses plantes attire moult insectes butineurs (papillons, abeilles, bourdons, syrphes…). D’autres invertébrés se nourrissent des feuilles ou des tiges, tandis que d’autres encore, prédateurs, consomment les premiers !