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L'histoire de l'Écopôle du Val d'Allier

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Que sont les pélières ?

Aménagées pour alimenter les moulins, les pélières sont des digues datant du Moyen-Age qui traversaient les cours d’eau. Elles étaient faites de pieux de chêne plantés dans l’eau, l’amont et l’aval communiquaient par une écluse sur laquelle étaient placés des moulins à farine et à huile.

Les pélières constituaient de véritables barrages propices à la pêche. Cependant, pour permettre l’essor de la navigation marchande, les bateliers furent autorisés à détruire les pélières pour le passage des bateaux en 1742.

A cette époque le saumon était très présent dans la rivière Allier. Les pélières en obligeant le migrateur à emprunter l’étroit passage de l’écluse, permettaient d’en capturer de grandes quantités. Devenues un obstacle à la navigation, les pélières furent détruites au XVIIIè siècle.

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Caractéristiques des pélières de l’Ecopôle

Les pélières découvertes sur l’Ecopôle en 1985 par Gilbert BOUDRIOT (Président de l’association Sauvera/Lempdes minéraux) et son équipe dateraient de 1460-1640.

Ces vestiges de pélières sont ici visibles sur le site de l’Ecopôle lors de périodes de basses eaux sous la forme de trous creusés dans le lit de la rivière. Elles auraient été aménagées pour dévier le courant de l’Allier afin de ne pas éroder les berges, derrières lesquelles les terres de George Onslow étaient cultivées. Elles étaient faites de pieux de chêne plantés dans l’eau et favorisaient les frayères de poissons et pouvaient servir d’attaches pour les «sapinières».

Pour les archéologues et passionnés de pierres, le site de l’Ecopôle était un lieu propice à la recherche de pierres précieuses. Il faut dire que les anciennes mines ou carrières sont des endroits idéaux pour ce type de recherche et les carrières de Pérignat-ès-Allier / La Roche Noire, encore en activité à l’époque constituaient une belle base. « Car entre deux extractions, on a plus de chance de voir remonter des pierres » indiquait Gilbert BOUDRIOT.

  Historique

– 1985 : découverte des pieux par Gilbert BOUDRIOT et son équipe

– 1998 : Gilbert BOUDRIOT étudie ces alignements plantés dans le lit de la rivière et fait un prélèvement pour analyse au Carbone 14

– 2005 : Gilbert BOUDRIOT confie à Mme CURVAL la suite de cette étude (Présidente de la commission archéologie du Puy-de-Dôme).

– Trois prélèvements pour analyse au Carbone 14 ont été réalisés : pieux de l’alignement vertical : probabilité à 95,4%  : 1460-1640 après .JC. En se rapportant au texte, il semblerait que ces pieux appartenaient à la pélière « disparue faute de réparation ».

  Localisation des anciennes pélières

  Photos des pélières

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Le Val d’Allier : un site riche en granulats

Les alluvions de la plaine alluviale de l’Allier constituent une ressource naturelle et économique très importante du Val d’Allier. La consommation de granulats (sables et graviers) pour les routes et les constructions s’est envolée avec le développement économique de la seconde moitié du XXe siècle. Des millions de m3 ont ainsi été extraits, d’abord du lit de la rivière, puis de la plaine alluviale. On estime que l’exploitation de ces matériaux sur l’axe Loire/Allier en un siècle, correspond aux apports des cours d’eau sur 300 à 400 ans. Les conséquences de cette activité d’extraction ont été, et restent très impactantes pour la rivière. C’est pourquoi en 1981, les extractions ont été interdites dans le lit mineur de l’Allier. L’exploitation de granulats s’est alors déplacée dans la plaine alluviale. L’exploitation de ces matériaux est aujourd’hui également interdite dans la plaine alluviale. Seules subsistent les exploitations ayant une autorisation en cours mais dont le terme est proche.

  Vidéo des exploitations de la société SBC Holding, le site de l’Ecopôle y figure. Saurez-vous le reconnaître ?

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L’exploitation de l’Ecopôle

Situé sur les bords de la rivière Allier, le site de l’Ecopôle a longtemps été occupé par les carriers.

L’extraction de granulats sur Pérignat-ès-Allier et la Roche Noire a commencé au Nord de la RD212 dès la moitié du XXème siècle.

Au début, l’exploitation se faisait de manière artisanale à la pioche et à l’aide de tombereaux tirés par des chevaux. Plusieurs propriétaires exploitaient en leur nom, comme la famille Barreau ou Leclerc, d’autres bénéficiaient d’un droit de fortage qui consiste à redonner au propriétaire une redevance financière suivant les m3 extraits par une entreprise.

Plusieurs entreprises ont exploité le site : Planeix, le GIE de Bellerive, Les Sablières de Pérignat, FGTP. Deux méthodes d’extraction étaient pratiquées : en sec ou en draguant dans l’eau, afin d’extraire les matériaux tout venant qui étaient acheminés par des tapis roulant vers le site de criblage. Ces tapis pouvaient faire jusqu’à 3 km de long. Un tapis passait notamment sous le tunnel qui traverse la RD1 et que vous pouvez emprunter pour passer de l’autre côté du site. Les matériaux étaient ensuite lavés pour enlever les fines (limon non utilisable), puis ils étaient triés en fonction de leurs tailles, du plus fin (le sable), au plus gros (le gravier pouvant atteindre jusqu’à 45 mm).

  Photos de l’exploitation et de la désinstallation des machines par Armand Amanta

  La règlementation

En 1973, un premier arrêté autorise une exploitation de carrière sur Pérignat-ès-Allier et la Roche Noire. Avant cette date, il n’existait pas vraiment de règlementation sur cette activité. Le dernier arrêté d’exploitation de 2001 autorisait une production moyenne de 280 000 tonnes / an (limitée au maximum à 380 000 tonnes/an) pour une durée de 15 ans. Une dérogation a permis de rallonger la durée d’exploitation d’un an afin de permettre aux carriers de finir la remise en état du site. Le GIE de Bellerive a ainsi participé financièrement à la valorisation du site tout au long de l’exploitation mais aussi après, en créant par exemple une zone de stationnement sur l’espace Champmot ou en creusant des connexions entre les étangs. Les carriers ont quitté définitivement le site en mars 2017.

Télécharger le dernier arrêté d’exploitation du site

Télécharger le procès verbal de fin de travaux – 23 mai 2017

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Le château de Bellerive

Le château de Bellerive fut construit entre 1839 et 1841 par le compositeur George Onslow (1784-1853) qui y demeura jusqu’à sa mort en 1853. La grande bâtisse bourgeoise de style néo-classique était une résidence confortable et moderne, bâtie sur un terre-plein surélevé à l’abri des crues dangereuses de l’Allier.

Photo issue du livre de Baudime Jam "George Onslow et l'Auvergne"

L’intérieur du château

Photo issue du livre de Baudime Jam "George Onslow et l'Auvergne"
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George Onslow

La devise de George Onslow était : Hâte-toi lentement

Pour écouter la musique de George Onslow :

En 1829 George Onslow est blessé à la chasse et reçoit une balle dans la joue mais la blessure n’est pas reproduite sur le portait.

George Onslow naît le 27 juillet 1784 à Clermont-Ferrand. Il est le premier fils d’Edward Onslow, aristocrate anglais, et de Marie-Rosalie de Bourdeilles, une auvergnate peu fortunée.

Entre 1798 et 1806, il étudie le piano et très tôt s’éveille en lui la vocation de compositeur.

Surnommé le « Beethoven français », il se consacre à la musique de chambre. Il rencontre une grande faveur en Allemagne et devient membre de plusieurs sociétés philharmoniques d’Europe. En dépit de sa carrière éblouissante, il ne quittera pas son Auvergne natale.

Très généreux, il y organise des concerts de bienfaisance et s’implique fortement en faveur de la pratique de la musique.

Le 18 juillet 1808, il épouse Charlotte de Fontanges (1790-1879), avec laquelle il aura trois enfants.

Il fut un châtelain respecté et entouré de bienveillance. Maire de Mirefleurs lorsqu’il vivait au château de Chalendrat, dont il devra se séparer après avoir perdu un procès contre ses frères, il devint ensuite conseiller municipal de Pérignat-ès-Allier. George Onslow décède le 3 octobre 1853 à Clermont-Ferrand dans son appartement 2 Rue Pascal. Il est enterré au cimetière des Carmes.

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Le château après George Onslow

A la mort de George Onslow, le château revint à son épouse Charlotte, qui y résida rarement, puis à Arthur Onslow, son fils qui mourut en 1882. Sa veuve le vendit à Anne-Marie de Bernard de la Fosse et il resta propriété de cette famille jusqu’en 1961. Ce sont les Bernard de la Fosse qui aménagèrent le parc et les jardins « à la française », et l’escalier encore sur place, dernier vestige du château datant de cette époque. Cet escalier conduisait au « tapis vert » une vaste pelouse s’étendant au sud jusqu’à l’Allier. Ce lieu accueillait fréquemment la population pérignatoise, notamment à l’occasion de la fête des conscrits.

La propriété fut vendue en 1961, à un groupe d’affairistes pour 137 500F qui, en 1972, le revendit 1 400 000F à Joseph Planeix, exploitant carrier.

Lors du rallye Paris-Dakar en 1990-1991, le lieu de départ du rallye se fit à Bellerive, devant le Château sans que celui-ci ne soit remarqué. Jamais classé, il fût détruit en 1991 par les carriers qui exploitaient le sous-sol environnant. Aujourd’hui il ne subsiste plus que quelques marches qui menaient au belvédère.

Pour plus d’information sur le château de Bellerive et George Onslow, l’histoire édifiante de ce monument est racontée pour la première fois par Baudime Jam dans son ouvrage « George Onslow & l’Auvergne »

  Localisation de l’emplacement du château de Bellerive et les marches restantes

   Retrouvez sur Youtube les vidéos du Paris-Dakar de 1990

  Galerie photos du Château de Bellerive